Aucun des deux candidats à la Maison-Blanche ne compte réduire le déficit des Etats-Unis ou lutter contre l’accroissement de la dette. Mais il faut voir au-delà de l’astronomique chiffre de 35 000 milliards de dollars et analyser les dynamiques de cette dette

Aucun des deux candidats à la présidence américaine ne souhaite réduire le déficit américain ni la dette du pays. Quelle que soit l’issue du scrutin de ce 5 novembre, la première économie mondiale va de toute évidence continuer à s’endetter. Les chiffres atteignent des sommets qui effraient les observateurs: en plus d’un déficit de l’ordre de 6% cette année, la dette américaine est passée de 55% du PIB en 2000 à 123% l’an dernier. Et pourrait représenter 192% de la production annuelle dans trente ans si les politiques actuelles se poursuivent, selon le Bureau du budget du Congrès américain. Cette tendance est-elle soutenable? Jusqu’à quand le gouvernement américain arrivera-t-il à se financer? Quels sont les risques pour l’économie américaine et le reste du monde?

Plus de 35 000 milliards de dollars: c’est le montant de la dette américaine au moment de la rédaction de cet article. C’est plus de 40 fois le PIB suisse et ce montant progresse d’environ 100 000 dollars toutes les trois secondes, selon des sites comme Usdebtclock.com, qui retracent son évolution en direct. Mais se focaliser sur la somme brute est réducteur et empêche d’analyser la mécanique de la dette, avance Samy Chaar, de Lombard Odier: «Il faut tout d’abord observer l’usage qui est fait de cette dette. Les Etats-Unis ont clairement décidé d’investir en s’endettant, notamment à travers des programmes comme l’Inflation Reduction Act ou Chips for America. Sans dette, pas d’investissement».

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