L’ancien président a préparé sa revanche dans son palais de Mar-a-Lago, en Floride, avant de reconquérir son parti et ses électeurs en s’appuyant sur des réseaux construits de longue date. Son Etat d’adoption ne l’a jamais abandonné

Pour se rendre à Mar-a-Lago, le palais de style hispano-mauresque achevé juste avant le krach boursier de 1929 et désormais protégé comme une forteresse, il faut quitter Miami et rouler une heure et demie vers le nord. Havre pour grosses fortunes attirées par la douceur du climat et l’absence d’impôt sur le revenu en Floride, la ville de Palm Beach vote en revanche plutôt démocrate. C’est ici que Donald Trump s’est réfugié après son départ de la Maison-Blanche le 20 janvier 2021, deux semaines après l’attaque du Capitole par ses partisans. Air Force One, l’avion présidentiel, l’avait transporté une dernière fois. A bord, Donald Trump avait pu constater combien ses alliés politiques se détournaient de lui après son départ de Washington. Il n’avait même pas assisté à la prestation de serment de Joe Biden, dont il conteste toujours la victoire.

Depuis l’aéroport de Palm Beach, le trajet vers Mar-a-Lago dure une dizaine de minutes; on passe par un pont sur la lagune qui s’ouvre pour laisser passer les yachts. Dans un livre sur «l’exil» de Donald Trump (Trump in Exile, Random House, 2024, non traduit), la journaliste de Politico Meridith McGraw décrit alors une «scène bien différente de celle qu’on voyait à Washington». Les rues étaient pleines de fans avec des casquettes «Make America Great Again», qui brandissaient des panneaux et agitaient des drapeaux pour lui souhaiter la bienvenue chez lui. C’était le retour d’un héros», écrit-elle. Et de citer un collaborateur de l’ancien président qui était à ses côtés à ce moment clé: «Je crois qu’il a compris que les gens étaient toujours avec lui.»

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