Rarement les représentants du secteur technologique se seront montrés aussi impliqués publiquement dans une campagne électorale ces dernières décennies. Une situation qui éclaire les bouleversements de l’industrie
L’élection présidentielle américaine qui se déroulera ce mardi 5 novembre restera dans les annales de la Silicon Valley. L’industrie technologique, qui s’était illustrée ces trente dernières années par un soutien discret mais important aux candidats démocrates, a fait ostensiblement étalage de ses divisions ces dernières semaines. Au point que même le Washington Post a renoncé à prendre position en faveur de Kamala Harris. Une décision qui aurait été imposée par Jeff Bezos, propriétaire du journal et fondateur d’Amazon, selon la presse américaine. Le milliardaire chercherait à éviter de s’aliéner un Donald Trump dont les chances de réélection demeurent élevées.
D’autres personnalités de la Silicon Valley se sont carrément ralliées au candidat républicain et n’ont pas hésité à le faire savoir publiquement. Que des entrepreneurs de ce secteur penchent du côté conservateur de l’échiquier politique américain n’a rien de surprenant, rappelle néanmoins le sociologue Olivier Alexandre, chargé de recherche au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS). Ce fut le cas des principaux acteurs de la Silicon Valley, comme Hewlett-Packard et Intel, jusqu’au début des années 1990. Autant d’entreprises qui ont d’ailleurs bénéficié du soutien de l’Etat américain, de leur création à aujourd’hui, à travers les budgets de recherche de l’armée et les commandes du Département américain de la défense.
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