Le Tribunal cantonal neuchâtelois donne raison à une entreprise qui décompte ces moments du temps de travail. Si l’usage du téléphone aux toilettes agace, il est peu probable que les sociétés suisses suivent massivement le même chemin

C’est une pratique qui a fait beaucoup de bruit en Suisse cette semaine: celle de timbrer les pauses toilettes. Telle est l’usage de l’entreprise Jean Singer & Cie, qui fabrique des cadrans horlogers dans le canton de Neuchâtel. Autrement dit, ces moments sont décomptés du temps de travail, comme le révélait début octobre la RTS, qui a souligné que cette mesure existait dans d’autres sociétés (Sellita, Universo, Rubattel & Weyermann, mais les deux dernières, qui appartiennent au Swatch Group, devraient y mettre fin).

La pratique n’est par contre pas près de s’arrêter chez Singer: à l’issue d’un bras de fer entre la société et l’Office des relations et des conditions de travail neuchâtelois (ORCT), le Tribunal cantonal neuchâtelois a donné raison à la société horlogère, estimant que la notion de pause n’est pas clairement définie dans la loi et que ce décompte n’était par conséquent pas interdit. Aucun recours n’a été déposé. Le Tribunal cantonal neuchâtelois estime cependant que la manufacture horlogère doit mettre en place des mesures afin de supprimer les inégalités qu’implique ce principe pour les femmes ayant leurs règles. Le directeur général de la société Joris Engisch a précisé dans une interview accordée au Temps que des temps de pause supplémentaires allaient être offerts aux collaboratrices.

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