Avec «Apepipopup! Une poésie de la photo de classe», l’artiste offre au Théâtre du Grütli avant celui du Crochetan une chronique lumineuse de ses années à Chermignon

Comme jadis dans son village de Chermignon, le comédien valaisan Pierre-Isaïe Duc a mis son plus beau pull. Il est rouge, barré en son centre de deux rayures horizontales. C’est presque le même que celui qu’il portait sur sa photo de classe en 1971 – ou 1972, peu importe en vérité. Il avait 6 ans, une bouille d’égayé, de la pagaille dans les cheveux, un sourire de circonstance, comme ses 27 camarades, comme la régente Monique, dont la jeunesse un peu crispée paraît pénétrée de sa mission: éveiller ces esprits encore embrumés au plaisir de la lettre.

Plus d’un demi-siècle a passé et les mômes vibrent toujours. Ils sont encore tous vivants. C’est la première bonne nouvelle. En camarade de toujours, Pierre-Isaïe Duc prolonge l’onde de cette matinée où l’on portait du rouge pour bien ressortir sur la photo. Il honore chacun de ces visages, chacune de ces destinées, chacun de ces printemps. Au Grütli à Genève jusqu’à samedi, avant le Théâtre du Crochetan à Monthey la semaine prochaine, il est leur coryphée taquin, comme dans la cour d’école de jadis et hardi, comme quand il rendait visite aux morts. Même pas peur!

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