Organisatrice du combat événement de Francis Ngannou samedi à Riyad, la PFL continue de prendre de l’ampleur dans le monde des arts martiaux mixtes, mais a encore du chemin à parcourir pour faire de l’ombre à la toute-puissante UFC

L’événement est attendu par tous les amateurs d’arts martiaux mixtes (MMA): Francis Ngannou fait samedi son retour dans une cage après quasiment trois ans d’absence et un crochet par la boxe anglaise. Son combat contre le Brésilien Renan Ferreira n’aura toutefois pas lieu sous la bannière de l’UFC, la ligue qui a fait du Camerounais une superstar, mais sous celle de la Professionnal Fighters League, ou PFL, et qui cherche encore à attirer la lumière sur lui. «L’UFC est la plus grande entreprise mais nous organisons le plus grand événement» de l’année 2024, a lancé Donn Davis, patron de la PFL, dans une interview au New York Post.

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Né en 2017, la PFL se pose en concurrent de l’UFC, entité installée depuis les années 1990. Elle a frappé un grand coup en mai 2023 en recrutant Francis Ngannou, qui était à l’époque champion des lourds de l’organisation de référence de la discipline. En fin d’année dernière, elle a continué à redessiner le paysage en rachetant une autre entité majeure, le Bellator. «Dans ses interviews, Donn Davis dit souvent que son objectif est de venir concurrencer l’UFC, déclare à l’AFP Chris Genachte, ancien entraîneur de MMA désormais analyste et commentateur. Maintenant, si on fait une étude de marché, l’UFC a plus de 90% des parts du MMA à l’international. Donc la PFL est encore très, très loin.»

«Ils sont nuls»

L’UFC possède d’innombrables stars sous contrat, de Jon Jones à Khabib Nurmagomedov en passant par Conor McGregor, mais aussi «l’entièreté du top 10 mondial de quasiment chaque catégorie», estime Chris Genachte, qui pointe aussi le nombre d’événements annuels des deux ligues: 45 pour l’UFC, «plutôt la moitié» pour la PFL. Pour attirer de nouvelles recrues, la PFL a donc trouvé un moyen: aligner les billets, analyse-t-il. «A l’UFC, le produit, c’est l’UFC. La PFL de son côté sait qu’elle n’a pas un énorme branding. Elle sait qu’à prime égale, les combattants vont tous aller vers l’UFC. Donc ils sont obligés de doubler, tripler, voire quadrupler ce qui leur est proposé pour pouvoir recruter un maximum de stars avant que l’UFC ne le fasse.»

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C’est de cette façon que l’organisation s’est par exemple offert l’an dernier les services de Cédric Doumbé, l’un des combattants tricolores les plus populaires, rémunéré sept à dix fois plus par la PFL que par l’UFC. C’est également en partie ce qui a attiré Ngannou. «Je pense que je suis mieux considéré à la PFL», a-t-il sobrement déclaré le mois dernier à l’AFP. Cette fuite des biscotos ne semble pas inquiéter le boss de l’UFC Dana White, connu pour son sens de la provoc. Ses concurrents de la PFL? «Ils sont nuls», a-t-il tout simplement lancé il y a quelques jours.