Mercredi soir au Victoria Hall de Genève avec l’Orchestre de la Suisse romande, avant un bis jeudi, l’impératrice du clavier continue d’électriser la scène. Soir d’euphorie pianistique

Comment fait-elle, Martha? Pour narguer ainsi les années, encore plus rayonnante et libre? Pour traverser les partitions de façon aussi fulgurante et irréelle? Pour creuser, décennie après décennie, des œuvres dont elle éclaire des détails enfouis?

Le premier Concerto pour piano de Beethoven, c’est peu dire qu’elle l’a joué. Avec les chefs et les orchestres les plus prestigieux. Jamais pourtant elle ne l’épuise. Certes, on connaît son style totalement personnel, sa technique phénoménale, ses bouillonnements, ses coups de fouet digitaux et la douceur céleste de ses attendrissements. Certes, son toucher franc et sa virtuosité incomparable restent reconnaissables entre mille. Mais voilà, outre son absolue indépendance de ton et de technique, c’est d’énergie vitale qu’il s’agit avec elle. D’appartenance physique, mentale et affective au phénomène musical. Martha Argerich est habitée.

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