L’ensemble I Gemelli d’Emiliano Gonzalez Toro présente «La liberazione di Ruggiero dall'isola d’Alcina» de l’Italienne Francesca Caccini à l’Opéra de Lausanne. Lumière sur cette œuvre considérée comme le premier opéra écrit par une compositrice, au XVIIe siècle

«L’oiseau chanteur» était son surnom. Dans la Florence fastueuse du début du XVIIe siècle, la compositrice, luthiste et chanteuse Francesca Caccini, dite «La Cecchina», signe une œuvre majeure dans l’évolution de l’opéra baroque: La liberazione di Ruggiero dall’isola d’Alcina. Ce divertissement commandé par Marie-Madeleine d’Autriche, grande duchesse de Toscane, en l’honneur du futur roi de Pologne Wladislaw IV fut présenté en 1625 à la Villa di Poggio Imperiale.

Issue d’une famille d’artistes, Francesca Caccini apprend le luth, la guitare, le clavecin, le chant et complète sa formation par la géométrie, l’astrologie, le latin et la poésie. Ses premiers pas musicaux se font sous l’œil attentif de sa mère, la soprano Lucia Gagnolanti et de son père Giulio Caccini, prolifique et respecté compositeur. Avec son frère Pompeo et sa sœur Settimia, elle fait partie du Concerto Caccini, ensemble qui chantera au mariage du roi Henri IV et de Marie de Médicis en 1600. Quatre ans plus tard, quand le monarque l’entend à Paris, il en sera renversé: «Vous êtes la meilleure chanteuse de France», affirme-t-il sans ambages. Sur-le-champ, il lui offre un poste à la cour, mais les officiels florentins refusent de la délier de ses engagements.

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