La documentation d’un marchand d’art local viendra nourrir le gigantesque procès du clan insulaire qui débutera en février à Marseille et devrait durer trois mois. S’intéressant aux investissements immobiliers de la bande, l’affaire avait commencé après une tentative d’assassinat

Entre montres de collection, toiles de maître, belles demeures et comptes bancaires bien garnis, c’est un condensé de la Genève affairiste qui transparaît de la vaste procédure pénale consacrée à la bande corse du «Petit Bar», qui occupe depuis 2019 les juges d’instruction français Anaïs Trubuilt et Thomas Hirth. Leur enquête, portant sur une tentative d’assassinat à Ajaccio et les activités financières de cette organisation présumée mafieuse, s’est conclue cet été par le renvoi de 28 personnes devant le Tribunal correctionnel de Marseille. Le procès devrait se tenir entre le 24 février et le 28 mai 2025, a appris Le Temps.

Pour compléter tardivement cet épais dossier, le Tribunal pénal fédéral vient d’autoriser, dans un arrêt publié lundi, le parquet genevois à transmettre la documentation de l’un des prévenus, J.-M. P., qui s’y oppose depuis quatre ans et demi à l’aide de son avocat, Me Didier Bottge. Ce marchand d’art français réside à Genève dans une commune cossue de la rive gauche du Léman. Sa société fait aussi l’objet de cette demande d’entraide. Elle avait fait parler d’elle durant l’impitoyable litige entre l’oligarque russe Dmitri Rybolovlev et le marchand d’art genevois Yves Bouvier, suspecté de trop facturer ses tableaux. Selon la Tribune de Genève, cette société a «joué un rôle prépondérant dans l’achat du Rothko qui met le feu aux poudres fin 2014 dans les relations» entre les deux hommes.

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