La nécessité d’un redressement budgétaire et, surtout, la baisse continue du nombre d’élèves sont mis en avant par le gouvernement français face au flot de critiques

Alors que le nouveau premier ministre français Michel Barnier tout comme son prédécesseur et allié Gabriel Attal ainsi que le président Macron n’ont de cesse de répéter que l’éducation est leur priorité, le budget de rigueur présenté ce jeudi pour 2025 prévoit la suppression de 4000 postes d’enseignants, principalement des départs à la retraite non remplacés. L’annonce est clairement celle qui a provoqué le plus de remous dans ce catalogue de pilules difficiles à avaler. Le Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur parle de «saignée monstrueuse pour l’Éducation nationale». Jean-Luc Mélenchon considère qu’«après avoir propagé la misère» ce budget met en place une «organisation de l’ignorance».

Le gouvernement explique quant à lui sa démarche par le fait que «la baisse du nombre d’élèves devrait s’accélérer avec 97 000 élèves en moins à la rentrée 2025». Pour le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, auditionné ce vendredi matin en commission parlementaire, «un bon budget de ministère n’est pas nécessairement un budget en hausse»: il faut «voir les besoins réels et leurs évolutions», argumente-t-il. Et pour ce qui est de l’Éducation nationale, «la réalité démographique n’est pas contestable», affirme le ministre. Il ajoute que si le gouvernement avait décidé de baisser le nombre d’enseignants proportionnellement à la baisse du nombre d’élèves, ce sont 4800 suppressions de postes qu’il aurait fallu faire. «Nous augmentons donc le taux d’encadrement» des élèves, conclut-il.

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