L’artiste romand sort «Touche moi», troisième album dense et hypnotique, enregistré sous la houlette des musiciens et producteurs Christophe Calpini et Ladislav Agabekov. Vernissage ce samedi à L’Usine, à Genève

Au cœur de la parenthèse désenchantée que fut la pandémie, Régis délivrait L’Enfer c’est nous, album sacrifié qu’il ne put défendre que l’espace d’une date entre deux épisodes de fermeture des clubs. Pour le chanteur genevois, l’enfer se solda par un long silence de quatre ans, rythmé par les incessantes remarques de professionnels lui demandant s’il avait rangé ses cahiers et ses machines. Entre-temps, Régis l’ombrageux a pris du recul. La vie a suivi son cours, les amours se sont défaites, refaites, un enfant est apparu et – avec lui – un élan nouveau, l’envie d’un rapport plus direct avec l’auditeur, de peau à peau ou presque.

Retour en arrière. En 2016, une nouvelle voix se fait entendre dans le panorama musical suisse. Voilée, enfumée, elle se love dans un entrelacs boisé de basse et de guitare. Régis apparaît alors en crooner désabusé dans Marche, chanson d’amour au minimalisme très années 1980. L’effet de séduction est immédiat, généré tant par le mélange de fragilité et de morgue de l’interprète que par le carrousel mélodique. Suit un premier album qui porte son nom, enregistré avec des musiciens locaux et signé sur le label Cheptel. Le savant équilibre entre pop et chanson tout comme les accents tourmentés de la voix contribuent à faire du jeune chanteur genevois l’artiste à suivre. Pourtant, après quelques concerts, un long silence. Régis hiberne et peaufine son projet.

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