Sept ans après ses débuts, la compétition imaginée par Roger Federer n’a toujours pas convaincu de sa viabilité économique et de son intérêt sportif. Mais elle s’accroche, paie bien et attire le public même sans Sinner, Nadal et Djokovic, ce week-end à Berlin

Si «une religion est une secte qui a réussi» (Ernest Renan), toute épreuve sportive de tradition a d’abord débuté comme un jeu, un défi sans légitimité avant de s’installer progressivement dans les esprits et les calendriers. Sept ans après ses débuts, la Laver Cup imaginée par Roger Federer pose toujours la même question. La septième édition, qui se déroule ce week-end à l’Uber Arena de Berlin, est-elle une exhibition parmi d’autres ou une vraie compétition digne d’intérêt? L’épreuve a su imposer ses codes graphiques (court anthracite, salle plongée dans l’obscurité, caméras omniprésentes) et a produit quelques images iconiques, essentiellement avec Federer et Nadal (jouant en double en 2017, coachant l’Italien Fabio Fognini en 2019, pleurant côte à côte en 2022) mais pas de match inoubliable ni de grand triomphe.

L’ATP elle-même n’a pas totalement tranché cette controverse. La Laver Cup figure dans le calendrier officiel de la saison masculine, mais ne rapporte pas de points pour le classement qui conditionne tant de choses dans le tennis. Elle ne comptabilise pas les matchs joués, ni les victoires remportées dans les statistiques des joueurs sur son site internet mais vendredi, elle a annoncé la prolongation pour cinq ans de l’accord qui la lie depuis 2019 à ce rendez-vous à la «croissance continue» et qui «s’est rapidement imposé comme un moment fort de notre saison», selon son président, l’Italien Andrea Gaudenzi, qui apprécie «le grand potentiel qu’a la Laver Cup d’attirer de nouveaux fans dans le monde entier.» L’ATP la juge donc utile.

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