La Maison des cultures du monde lance un projet transfrontalier et pluriannuel baptisé Heimaten. Ce programme artistique vise à lutter contre le nationalisme et l’extrême droite. Il y est notamment question de transgression comme moyen de résistance, et de la nécessité de changer nos regards sur les notions de frontières et de migrations

Seize drapeaux noirs flottent au vent aux abords de la Haus der Kulturen der Welt (HKW), la Maison des cultures du monde qui vient d’inaugurer, à Berlin, un projet culturel pluriannuel. Sur ces kakémonos noirs, œuvres de l’artiste Ulf Aminde, figurent des petits cadres blancs dans lesquels sont inscrits les noms des personnes de différentes communautés qui ont été tuées, depuis 1990 en Allemagne, à la suite des attaques perpétrées par des mouvements d’extrême droite.

Ce projet pluriannuel 2024-2027 a été imaginé par Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, le nouveau directeur du HKW. Constitué d’expositions, de conférences, de performances et de publications, il a été baptisé Heimaten. Utiliser le pluriel de «Heimat», ce terme qualifiant le pays de naissance, le sentiment d’être chez soi, à la maison, c’est mettre l’accent sur le fait qu’une patrie, une maison commune – qu’elle soit allemande, suisse, britannique, française ou d’une autre nationalité – est toujours plurielle et composite.

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