Le musicien franco-espagnol rompt un silence discographique de dix-sept ans en publiant ce vendredi «Viva tu», son 5e album solo. Mais nous avait-il véritablement manqué?

Il y a comme ça des surprises inattendues qui nous font prendre conscience du temps qui passe, inexorablement, et parfois plus vite qu’on ne le souhaiterait. Ce vendredi sort le 5e album de Manu Chao, Viva tu, qui vient rompre un silence discographique de dix-sept ans. Le précédent enregistrement du musicien franco-espagnol, La Radiolina, date en effet de 2007. A ce stade, on se pose cette question: nous avait-il véritablement manqué? Ses fans répondront forcément que oui, même s’il avait ces dernières années recommencé à composer, se faisant notamment appeler El Chapulin Solo et diffusant des morceaux en ligne.

Retrouver Manu Chao a un côté madeleine de Proust, inévitablement. Sur les 13 morceaux qui composent Viva tu, chantés en espagnol, français et anglais, le résident de Barcelone nous revient comme on l’avait quitté, un pied dans la pop et la chanson, l’autre dans la rumba et les musiques latines. Mais à désormais 63 ans, il explore des territoires totalement acoustiques, loin des déflagrations ska-punk de ses débuts. C’était à la fin des années 1980, lorsque aux côtés des Négresses vertes il proposait au sein de la Mano Negra une musique dressant des ponts, loin des querelles de chapelle souvent stériles, entre le rock et les musiques du monde, terme large et fourre-tout définissant alors tout ce qui sortait du carcan anglo-saxon.

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