Le ton monte entre les cliniques et la conseillère d’Etat Rebecca Ruiz. Les acteurs privés se déclarent prêts à attaquer juridiquement le financement du système de santé qui les désavantagerait. A gauche, on dénonce des attaques politiques

Le feu couvait depuis des mois tant les relations se sont dégradées entre le Département vaudois de la santé et les cliniques privées du canton. Aujourd’hui, le torchon brûle. S’estimant déjà prétéritée par la planification hospitalière entrée en vigueur en début d’année, Vaud Cliniques (qui regroupe 11 cliniques et 3500 collaborateurs) a décidé de s’attaquer frontalement au financement du système de santé cantonal. Ce dernier est jugé «déséquilibré, opaque et surtout illégal», pénalisant «l’ensemble de la population vaudoise». Dans la ligne de mire, la conseillère d’Etat chargée de la Santé, la socialiste Rebecca Ruiz.

Ce qui fait aujourd’hui enrager les cliniques vaudoises, c’est la pratique des désormais fameuses PIG, pour «prestations d’intérêt général», que les cantons peuvent allouer aux hôpitaux pour financer différentes prestations, comme la formation ou la recherche. Dans le canton de Vaud, ces PIG se montent à un demi-milliard de francs, pris dans le budget de l’Etat. Le CHUV se taille la part du lion avec 400 millions, dont 130 millions de PIG dits «sans affectation précise». Pour Vaud Cliniques, ce procédé contrevient aux principes de la LAMal. «Le système actuel repose sur des pratiques non conformes au droit, avec des centaines de millions de francs versées sans base légale», a relevé Jérôme Simon-Vermot, secrétaire général de l’association, ce jeudi en conférence de presse.

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