La Suisse se réjouit de la puissance de sa monnaie. Mais les patrons de l’horlogerie sont moins enthousiastes: leurs exportations s’affaissaient depuis de longs mois, et la légère progression du mois d’août n’a pas suffi à les rassurer. Mardi dernier, ils reprenaient une vieille rengaine: mettre la pression sur la BNS pour qu’elle agisse sur le cours du franc

La Suisse se réjouit de la puissance de sa monnaie. Le franc a gagné 5,56% par rapport au dollar en un an. Mais les patrons de l’horlogerie sont moins enthousiastes. Car plus le franc est fort, plus leurs montres coûtent cher à leurs clients étrangers. Ces derniers risquent de moins en acheter. Et comme ce business est basé sur les exportations, ils se font du souci et en alertent la Banque nationale suisse pour qu’elle agisse sur le cours de la monnaie.

Les faîtières invoquent deux arguments: une baisse des commandes de montres, comme c’est le cas dernièrement avec -2,4% sur les exportations en valeur par rapport à 2023, soit -15,15 milliards de francs, ce qui menace le nombre d’emploi dans le secteur mais aussi les recettes fiscales reçues par les collectivités publiques.

Le pouvoir suisse aurait donc, selon les marchands de temps, intérêt à jouer sur la valeur du franc. Cette stratégie n’est pas nouvelle. Nicolas Hayek, président de Swatch Group de 1986 à 2003, l’activait déjà en 1995.