Enseignant vaudois et auteur d’une fiction sur le wokisme, Enzo Santacroce était invité au Club genevois de débat de l’Université de Genève. Alors qu’une nouvelle polémique autour d’un syndicat étudiant enflamme l’alma mater, cette association fait vivre la controverse

Quand on invente un personnage de roman, il arrive qu’on veuille se frotter à sa réalité. C’est ce qu’a tenté Enzo Santacroce, enseignant de philosophie dans un gymnase vaudois et passionné de politique. Mardi soir, il était l’invité du Club genevois de débat de l’Université de Genève pour parler de son livre, Socrate au pays des wokes, aux Editions Ouverture, collection poche.

D’emblée, il annonce la couleur: «Ceux qui défendent la liberté de pensée ont toujours eu des ennuis. Comme Socrate, symbole de la liberté d’expression, Aristote ou Spinoza, qui s’écartaient de l’opinion commune. Aujourd’hui, la liberté d’expression est menacée, je le constate aussi dans l’enseignement.» C’est sans doute la raison qui l’a conduit à écrire cette fiction courte et efficace, dont l’intrigue se passe dans une université américaine. Harry, alias Socrate, un professeur de haute renommée, est accusé par des étudiants de soutenir le «racisme systémique» alors qu’il pense s’élever contre le phénomène d’essentialisation et de victimisation. Héritier des Lumières, le héros du roman se heurte à l’idéologie «fanatique» d’une minorité d’étudiants qui veulent lui faire mettre genou à terre et dont les idées contaminent l’alma mater et la presse. En quelques heures, il devient un paria aux yeux du monde et «un vestige, une relique sur pattes», à ses propres yeux. Au-delà du destin personnel d’un prof, ce sont les conséquences de ce mouvement que l’auteur questionne.

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