Un père voit sa fille en aimer une autre et partage sa joie. Le dernier roman de Michel Layaz, aussi solaire que funèbre, creuse de manière inattendue le thème de la paternité

Olga et Sélène s’aiment. Elles ont 22 et 24 ans, leur idylle est un chatoiement virevoltant. Le narrateur de Deux Filles est le père de la première. Chef opérateur de films documentaires installé à Paris, il accueille les deux jeunes femmes dans son appartement, non loin de la place de la Bastille et sous les bons auspices du Génie de la Liberté qui la domine, du haut de la colonne de Juillet. On voit la statue depuis la fenêtre. L’appartement devient peu à peu le pied-à-terre, la «roulotte», dirait-on dans Les Enfants terribles de Cocteau, des deux amoureuses éprises de libertés.

Le narrateur est heureux de cette irruption dans sa vie, lui dont le quotidien est encore assombri par sa séparation d’avec la mère d’Olga. «A toute heure du jour ou de la nuit, Olga et Sélène pouvaient débarquer rue de la Roquette. Aussitôt, une débauche de vie animait l’appartement: paroles, musique, rires, parfums de café, chamailleries, disputes parfois. J’aimais cette présence.»

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