Dos au mur, le défi suisse a remporté son premier point en demi-finale de la Coupe Louis-Vuitton à Barcelone. L'absence de vent a sérieusement perturbé la fin de course et reporté la seconde régate. Ineos Britannia, qui mène 4-1, essayera de conclure mercredi

L'aventure d'Alinghi Red Bull Racing dans la 37e Coupe de l'America se prolongera au moins jusqu'à mercredi. Le défi suisse a marqué lundi son premier point en demi-finale de la Coupe Louis-Vuitton à Barcelone et n'est plus mené que 4-1 par Ineos Britannia. Les Britanniques restent en position favorable puisque une victoire leur suffit pour se qualifier pour la finale. La situation est identique dans l'autre demi-finale des Challengers, où les Italiens de Luna Rossa ont été battus American Magic alors qu'ils pouvaient conclure. Ils mènent également 4-1.

Quatre matchs étaient prévus lundi sur le plan d'eau de Barcelone mais le manque de vent a poussé les organisateurs à reporter les deux dernières régates de la journée. Le mardi étant prévu comme jour de repos, la compétition reprendra mercredi.

Ce n'est qu'un sursis pour Alinghi et il est trop tôt pour prétendre que la demi-finale a basculé mais les jeunes marins du défi suisse peuvent être fiers d'eux. Dos au mur, ils ont su montrer le meilleur et se sont mieux joués que l'équipage expérimenté d'Ineos Britannia des caprices du vent. Dans ces conditions très faibles, celles-là même qui avaient incité les vainqueurs du Round Robin à choisir Alinghi comme adversaire, ils ont su «voler» plus longtemps que leur adversaire, qui restait «planté» dans l'eau en manquant une manoeuvre lors de leur troisième bord au près.
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Incapable de remonter sur leurs foils, l'équipe du quadruple champion olympique Ben Ainslie voyait le défi suisse la rejoindre puis prendre rapidement plus d'un bord d'avance. Le vent devenant de plus en plus faible, chaque virement faisait courir le risque de perdre la vitesse et de retomber. Alinghi «amerrissait» à son tour dans le dernier bord avant la quatrième porte. La direction de course réduisait la durée de la course d'un bord mais il fallait encore traverser tout le plan d'eau, à la recherche du moindre souffle, et avec une nouvelle obsession: franchir la ligne d'arrivée en moins de 45 minutes, temps limite imparti pour effectuer le parcours. Cette course contre la montre générait un suspens incroyable et d'autant plus étrange que ces «formules 1 des mers» progressaient en mode «archimédien» (la coque immergée) à des vitesses oscillant entre 2 et 6 noeuds. Dans la plus pure tradition de la Coupe de l'America's Cup (où tous les coups sont permis), les Britanniques avaient abandonné l'idée de passer la ligne dans les délais mais pas celui d'essayer de mettre le bateau suisse hors course. Ineos Britannia navigua ainsi un moment à contre-sens pour essayer de se placer entre le vent et les voiles d'Alinghi.
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La manoeuvre échouait et le barreur genevois Arnaud Psarofaghis retrouvait sur le fil un zeste de vent pour couper la ligne d'arrivée avec un peu plus de deux minutes de marge. Dans le camp suisse, le soulagement l'emportait sur la joie. Mardi verra le début de la Youth League, une version «espoir» de l'America's Cup disputée sur des AC40 à foils par douze équipages, dont Alinghi.