Les problèmes actuels du premier constructeur européen révèlent des erreurs stratégiques mais aussi les doutes de tout un secteur

Le feuilleton Volkswagen n’a pas fini d’ébranler l’Allemagne. Après avoir évoqué, début septembre, ne plus exclure de fermer des usines dans le pays – ce serait une première en 90 ans d’existence –, le premier groupe automobile européen a confirmé la semaine passée résilier un accord trouvé avec les syndicats, il y a trente ans, sur la garantie de l’emploi. A partir du 1er janvier, le groupe aux 12 marques pourrait procéder à des licenciements secs. Un tabou depuis 1994.

Erreurs stratégiques internes au groupe, lourdeur de la structure entrepreneuriale de VW, marché automobile européen et mondial ralenti, perte de compétitivité plus structurelle de l’Allemagne: les causes de cette crise sont multiples et s’ajoutent à une révolution technologique de fond, celle du passage à l’électromobilité. Or en la matière, le groupe aux 12 marques a déçu. Sa stratégie du tout électrique lancée en 2019, dans la foulée du scandale du Dieselgate, n’a pas eu le succès attendu, comme le montre le flop des modèles ID de la marque Volkswagen et de récents problèmes sur les logiciels. Début septembre, la présidente du puissant comité des salariés, Daniela Cavallo, accusait la direction d’erreur tactique en n’ayant pas assez misé sur les modèles hybrides et en ne proposant pas suffisamment de modèles électriques bon marché.

Voir plus