Les glaciers sont surveillés par différents moyens technologiques. Parmi eux, le géoradar. Une équipe de l’Université de Lausanne modernise cette technique pour perfectionner la récolte des données
«Le problème principal, c’est la création d’eau.» Quand un glacier fond, il affecte la biodiversité, nos paysages et met en péril les ressources disponibles pour l’agriculture, entre autres. Pour la glaciologue au Centre de recherche sur l’environnement alpin (Crealp) Saskia Gindraux, les glaciers relèvent pourtant d’un intérêt parfait: «Ils produisent de l’eau sous forme liquide, principalement en été, là où on en a besoin.»
Mais leur masse ne cesse de s’effondrer. C’est ce que confirment les données récoltées à l’aide de satellites ou grâce aux stations météo. Données qui sont ensuite compilées pour créer des simulations de modèles climatiques sophistiqués. Parmi les autres techniques utilisées pour se rendre compte de l’évolution des glaciers, le géoradar.
A l’intérieur des glaciers, tout un monde de cavités, de rivières, de lacs sous-terrains se forme. Et c’est là qu’intervient le géoradar, qui est capable d’estimer l’intérieur des géants de glace, grâce au calcul des différents temps de propagation des ondes. «Les géoradars sont utilisés en glaciologie depuis des décennies. Principalement depuis la surface de la glace, à pied, à skis et en motoneige, ou depuis les airs, avec des avions et des hélicoptères», explique Bastien Ruols, doctorant à la Faculté des géosciences et de l’environnement de l’Université de Lausanne (Unil). Depuis la surface ou dans les airs, la qualité des données varie selon la proximité que l’on a avec la glace: «A la surface de la glace, on va avoir une très bonne qualité des données, mais on ne pourra pas aller à certains endroits difficiles d’accès. Depuis les airs, avec un avion ou un hélicoptère, on va couvrir d’énormes distances, mais on est plus loin donc on va perdre en qualité.»