La soixantième Biennale d’art de Venise, le Zentrum Paul Klee puis la Royal Academy of Arts de Londres et bientôt le musée du Luxembourg à Paris présentent, tour à tour, des chefs-d’œuvre du modernisme brésilien

La sensualité vibrante de Tarsila do Amaral (1886-1973) qui fréquenta Picasso, De Chirico et Fernand Léger, l’audace coloriste de la pionnière du modernisme Anita Malfatti (1889-1964), les compositions géométriques faussement naïves d’Alfredo Volpi (1896-1988), la peinture engagée et véhémente de Candido Portinari (1903-1962), les paysages et rituels éclatants de Djanira da Motta e Silva (1914-1979) dite Djanira, le vocabulaire symbolique de l’Afro-Brésilien Rubem Valentim (1922-1991), les expérimentations d’art concret d’un Geraldo de Barros (1923-1998), admirateur de Paul Klee et Max Bill.

A moins que vous ne soyez Brésilien, il est probable que les noms et les œuvres de ces artistes ne vous disent rien ou pas grand-chose. Pourtant, les unes et les autres ont jeté les bases de l’art moderne et exploré la «brésilianité»; ils et elles ont signé des chefs-d’œuvre audacieux qui figurent dans les collections des musées brésiliens et parfois d’ailleurs. Et, pour l’Europe, le moment semble venu d’une rencontre; d’un regard direct, posé sur ces artistes du sud, un regard qui ne soit plus porté par l’exotisme et par une curiosité qui fut parfois condescendante.

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