L’ancien chef de la police nationale du Guatemala n’échappe pas à un nouveau verdict de culpabilité pour complicité dans l’assassinat de sept détenus de la prison de Pavon. Il écope de 14 ans de prison. Un recours au Tribunal fédéral est encore possible

La tension était à son comble ce jeudi dans la grande salle du Palais de justice de Genève. Mais pas de grande surprise pour ce quatrième round. Erwin Sperisen est encore reconnu coupable d’avoir trempé dans la froide exécution de sept détenus de la prison de Pavon en septembre 2006. La Chambre pénale d’appel et de révision souligne les «explications invraisemblables» du prévenu, lequel avait bien connaissance des agissements du commando de tueurs, avait adhéré au plan d'élimination et avait permis de maquiller les scènes de crime.

Pour «cette faute gravissime», l'ancien chef de la police nationale civile du Guatemala est condamné à une peine privative de liberté de 14 ans. La violation du principe de célérité est retenue en raison de l'ancienneté des faits. Un recours au Tribunal fédéral est encore possible.

Rappelons qu’Erwin Sperisen, double national suisse et guatémaltèque, condamné précédemment à 15 ans de prison pour complicité dans l’assassinat de sept détenus influents et qui a déjà purgé près des deux tiers de sa peine, a dû être rejugé après un arrêt de Strasbourg concluant à une apparence de partialité de la magistrate ayant présidé le dernier procès en appel. Un arrêt qui a entraîné la récusation de la juge en question et l’annulation de la condamnation prononcée en 2018, laquelle avait été confirmée par le Tribunal fédéral.
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### Millions réclamés Comparaissant libre à cette nouvelle audience, menée de manière expresse la semaine dernière, le prévenu, âgé de 54 ans, toujours défendu par Mes Giorgio Campá et Florian Baier, a refusé de s’exprimer sur les faits. Il a une fois encore déploré l’acharnement du premier procureur Yves Bertossa, critiqué de «faux témoins», plaidé son acquittement et réclamé plus de 6,3 millions de francs d’indemnités pour les torts subis lors de cette longue procédure ainsi que 1,3 million pour ses frais de défense supplémentaires. De son côté, le Ministère public a dénoncé les «élucubrations» plaidées par la défense, soutenu que ce dossier ne pouvait mener qu’à une condamnation et a requis une peine un peu inférieure de 14 ans de prison, afin de tenir compte du temps écoulé.
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