Si l’Union européenne demeure de loin le premier partenaire commercial, les nouveaux marchés mondiaux tels que la Chine et les Etats-Unis sont une opportunité, relève une étude publiée ce jeudi par Swiss Medtech et le groupe Helbling

Les producteurs helvétiques de dispositifs médicaux perçoivent de nouvelles opportunités de croissance dans les marchés émergents, alors que leur principal débouché européen multiplie les barrières administratives. Les nouvelles contraintes n’ont cependant pas empêché le secteur d’afficher une nouvelle poussée de croissance en comparaison sur deux ans.

La nouvelle réglementation européenne (MDR) - adoptée au tournant de la décennie pour prévenir des scandales comme celui des implants mammaires PIP - «ne passe pas bien», dénonce la faîtière Swiss-Medtech jeudi à l’occasion de son bilan bisannuelle réalisé avec le concours du cabinet de conseil Helbling. Le nouveau cadre est considéré «bureaucratique, coûteux et handicapant pour l’innovation».

### Les Etats-Unis, nouvel eldorado Si l’Union européenne demeure de loin le premier partenaire, avec grosso modo la moitié des exportations comme des importations du secteur, les débouchés en Chine et dans d’autres pays asiatiques gagnent en importance, souligne le rapport. L’incidence du phénomène est toutefois difficilement calculable, du fait d’une production souvent délocalisée dans lesdits débouchés. Les Etats-Unis surtout font figure de nouvel eldorado, avec une procédure de certification par l’Agence américaine des médicaments (FDA) jugée favorable aux patients comme à l’innovation. Un cinquième des producteurs helvétiques préfèrent déjà les Etats-Unis à l’Europe pour l’homologation initiale de leurs nouveautés, le cheminement sur le Vieux continent s’avérant bien plus lancinant.
La faîtière appelle d’ailleurs de ses vœux une reconnaissance par la Suisse des critères américains, qui permettrait de raccourcir sensiblement le délai d’accès au marché des dispositifs médicaux autochtones. ### Rentabilité affectée Le chiffre d’affaires de la branche a atteint 23,4 milliards de francs, contre 20,8 milliards en 2021. L’excédent commercial afférent a toutefois plafonné à 5,8 milliards, comparés aux 5,9 milliards annoncés il y a deux ans. La rentabilité a de son côté été affectée par des coûts de développement en hausse de plus d’un quart et des frais de production alourdis de 13%, quand les prix des produits n’ont augmenté que de 8%. Parmi les 470 sociétés ayant contribué à la prise de température, 80% indiquent avoir dû engager du personnel pour gérer la complexité de l’application de la MDR européenne et 60% avoir été contrainte de réduire leurs effectifs dans la recherche et le développement. Reste que les quelque 1400 sociétés recensées employaient fin 2023 environ 71 700 personnes, soit 4200 de plus que deux ans plus tôt.