Les Genevois vont élire six juges à la tête de l’organe de contrôle, une élection disputée. Seize ans après ses débuts chaotiques, le «gendarme de l’administration» semble avoir atteint la maturité et gagné une stature d’acteur incontournable

A Genève, on attend les rapports de la Cour des comptes avec gourmandise quand on est citoyen et appréhension quand on est politicien ou haut fonctionnaire. Seize ans après sa création, cet organe de contrôle, chargé du bon emploi des fonds publics, suscite désormais intérêt et appétence, puisque dix candidats se présentent à l’élection par le peuple du 22 septembre prochain pour six sièges à pourvoir. La liste commune de quatre partis gouvernementaux ne sera pas élue tacitement, puisque des outsiders s’invitent dans la course: deux vert’libéraux, une de Libertés et justice sociale et un indépendant.

Et voilà que tout à coup, la Cour des comptes devient sexy. Il faut dire que «le gendarme de l’administration» n’a jamais laissé indifférent, de ses péchés de jeunesse aux belles affaires qu’il a sorties. Instituée en 2008, pionnière, la Cour des comptes s’illustre sans vergogne quatre ans plus tard dans le vaudeville: un juge asperge son collègue d’un seau d’eau, une affaire qui finira devant le Tribunal de police, où les compères hargneux trouvent finalement un accord.

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