REVUE DE PRESSE. Alors que les Etats-Unis commémoraient mercredi le 11-Septembre, il y a 23 ans, les médias se réveillaient groggy, avec déjà la certitude d’entrer dans une nouvelle ère. Tour d’horizon des archives

Le 12 septembre 2001, on ne parlait pas encore du 11-Septembre avec une majuscule. Ce mardi d’il y a 23 ans était encore une date dans un calendrier, avant de devenir l’événement que l’on connaît aujourd’hui. Il y a presque un quart de siècle, la presse avait besoin de situer cette attaque. Les éditorialistes parlaient alors de Pearl Harbor. C’était le cas du Temps, qui estimait que s’il «y eut un après 7 décembre 1941, date de l’attaque surprise japonaise […], il y aura un après 11 septembre 2001». Le bombardement de la base navale américaine entérina l’entrée en guerre de Washington dans le second conflit mondial. La chute des tours jumelles provoquera le même genre de réaction: «Les effroyables attentats perpétrés contre les symboles du pouvoir financier et militaire des Etats-Unis valent une déclaration de guerre».

Une guerre, mais contre qui? Là aussi, le 11-Septembre marque l’an 0, la porte vers un nouveau type de confrontation et d’ennemi, que le quotidien espagnol El Pais considère alors comme un «acte d’hyperterrorisme [marquant] le début d’un siècle fait de graves incertitudes». Même constat chez Le Monde, qui voit alors s’annoncer «un nouveau monde […], dans lequel l’hyperpuissance vient d’afficher sa vulnérabilité à l’hyperterrorisme.» On pensait Washington intouchable? Les colonnes de fumée s’échappant du centre de Manhattan viennent mettre en doute ces certitudes, rappelle alors la NZZ: «les terroristes voulaient manifestement démontrer la vulnérabilité fondamentale des sociétés occidentales de consommation et de haute technologie face à des auteurs qui ne reculent devant aucune bassesse. Ils ont terriblement bien réussi cette démonstration avec l’enfer qu’ils ont fait s’abattre sur New York et Washington mardi».

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