Simone (prénom d’emprunt) est la concierge de cet immeuble namurois depuis des décennies. Tout le monde loue son efficacité et sa gentillesse. Raymond (également un prénom fictif) en fera de même pendant des années. Et les deux personnes se rapprochent. Repas, journée à la mer... Le courant passe. "Mais il y a un quiproquo", relève le parquet. Simone ne voudra pas s’engager plus loin. Est-ce la raison d’un changement de comportement de Raymond. On le suspecte d’avoir alors voulu pourrir la vie de son ancienne amie. "Il la fixait des heures pendant son travail", sera-t-il relevé. Raymond aurait également sali les communs, taché un miroir ou des vitres qui venaient d’être lavés, uniquement pour compliquer l’existence de la concierge. Le prévenu conteste tout. "Quand j’ai eu les premiers ennuis, un policier m’a dit de ne plus lui parler et c’est ce que j’ai fait" , assure-t-il. L’homme est poursuivi pour harcèlement. On sent le parquet un peu mal à l’aise avec ce dossier. "Il y a peu de témoins directs des faits", reconnaît la subsititute qui requiert une peine de six mois de prison, en ouvrant la porte à la clémence. Me Gruslin, l’avocat de Raymond, demande à ce qu’on "ne galvaude pas le terme harcèlement." Il rappelle qu’on condamne sur des faits, pas sur des doutes. "On se base principalement sur des "Je pense que", "Les voisins disent que" ... Il ne faut pas oublier que ça pipelette dans les appartements", insiste celui qui plaide l’acquittement. Le jugement ne sera pas chuchoté entre deux portes, il sera prononcé clairement le 14 avril. ...